lunes, 24 de febrero de 2020

Le poseur que Goethe n'étair peut-être pas naturellement

Le poseur que Goethe n'était peut-être pas naturellement, mais que ses admirateurs ont fait de lui en l'admirant trop, cachait soigneusement le creux de son être sous l'air olympien, comme Talleyrand, qui n'était pas moins creux, cachait le sien sous sa pose indolente et railleuse de grand seigneur blasé et qui en avait vu bien d'autres...
Il y a, en effet, beaucoup de ressemblance entre Goethe et Talleyrand, ces deux âmes de princes! Goethe est un Talleyrand littéraire, monté sur cravate aussi comme Talleyrand. Seulement, s'il avait la fameuse cravate qui faisait dix-huit tours, il n'avair pas de Talleyrand l'impertinence du port de tête et cet oeil fascinateur, a moitié clos, de la vipère languissante, parce que ce sont là des choses spontanées et naturelles que Talleyrand avait, -des dons de Dieu ou du diable!- et que rien n'est spontané et naturel dans Goethe, cet acteur d'opéra, toujours devant une glace, et don la pensée fixe fut, toute sa vie, d'ajouter à son education première et à ses effets de renommée.

Barbey d'Aurevilly. Goethe et Diderot. París: Lemerre, 1913. P. 60-61

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