Qu'était-il donc venu faire en cette France du XVIIIe siècle qui ne le prévoyait certes pas et l'attendait moins encore?
Rien d'autre que ceci : Un Geste de Dieu par les Francs, pour que les hommes de toute la terre n'oubliassent pas qu'il y a vraiment un Dieu et qu'il doit venir comme un larron, à l'heure qu'on ne sait pas, en compagnie d'un Etonnement définitif qui procurera rexinanition de l'univers. Il convenait sans doute que ce geste fût accompli par un homme qui croyait à peine en Dieu et ne connaissait pas ses Commandements. N'ayant pas l'investiture d'un Patriarche ni d'un Prophète, il importait qu'il fût inconscient de sa Mission, autant qu'une tempête ou un tremblement de terre, au point de pouvoir être assimilé par ses ennemis à un Antéchrist ou à un démon. Il fallait surtout et avant tout que, par lui, fût consommée la Révolution française, l'irréparable ruine de l'Ancien monde. Evidemment Dieu n'en voulait plus de cet ancien monde. Il voulait des choses nouvelles et il fallait un Napoléon pour les instaurer. Exode qui coûta la vie à des millions d'hommes.
Léon Bloy. L'âme de Napoléon. Paris: Mercure de France, 1912. P. 19-20
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martes, 2 de abril de 2019
miércoles, 27 de febrero de 2019
Autrefois, au temps de ma jeunesse
Autrefois, au temps de ma jeunesse, et même plus tard, quand j'aimais les romans d'aventure ou les mélodrames, j'ai vu que ce qui me passionnait surtout, c'était l'incertitude sur l'identité des personnes. C'est la grande ressource, inépuisée encore aujourd'hui, de la Fiction pathétique. Depuis Œdipe et Jocaste, ça n'a pas changé. Il est essentiel que le héros, quelque intuitif, d'ailleurs, qu'on le veuille imaginer, soit lui-même un personnage énigmatique. Cette imperdable puissance d'une idée banale tient sans doute à quelque pressentiment profond. C'est l'effet d'une vue directe, mais très antique, de la condition humaine. Je l'ai dit, chaque homme est sur terre pour signifier quelque chose qu'il ignore et réaliser ainsi une parcelle ou une montagne des matériaux invisibles dont sera bâtie la Cité de Dieu. Ne voir en Napoléon qu'un homme plus grand que les autres, assurément, mais ne signifiant rien au delà de ses actes, c'est invalider du même coup l'Avenir et le Passé, en disqualifiant toute
l'Histoire.
Bloy, Léon. L'âme de Napoléon. Paris: Mercure de France, 1912. P. 28-29.
l'Histoire.
Bloy, Léon. L'âme de Napoléon. Paris: Mercure de France, 1912. P. 28-29.
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